Travaux Personnels

Les sculptures de SAINT CHAFFRAY mettent le corps à l’avant scène d’une petite comédie humaine en venant déranger son apparente tranquillité. Trois étapes de son travail montrent dans leur chronologie une vision de l’homme où l’humour cède peu à peu le terrain à l’ambiguïté puis à la gravité.

• Des femmes « photographiées » dans un quotidien parodié, revu et imaginé : les courses, le marché, les sacs à provisions. Ces femmes pleines d’appétit, aux formes dopées, gonflées, sont à l’image de notre société de consommation : boulimiques.

• Des femmes « objet-sujet » : à travers le thème de la toilette, largement récurrent dans l’histoire de l’Art, la femme est tour à tour objet et sujet. Le sculpteur les installe dans des récipients comme le jardinier met des fleurs en pot. Objets-sculptures, elles demeurent néanmoins le sujet de ces images et posent la question de la contrainte ; -contrainte de l’espace étriqué, contrainte du geste imposé, en bref : contrainte de la vie en société.

• Des hommes, des femmes et des jouets. L’échec d’un monde rêvé.
Les jouets, objets conçus par des adultes pour les enfants, ne leur donnent qu’une vision lacunaire du monde. Toute la sauvagerie et la cruauté de celui-ci sont gommées au profit d’une image lisse et idéalisée. Sans vouloir engager une dénonciation naïve, le sculpteur joue et utilise ces jouets en y faisant vivre et mourir des hommes et des femmes.